UMM - un maillon manquant
Notre association se mobilise en proposant des interventions animées par des soignantes pour des soignant·es en première ligne.
Agir en faveur de la formation des soignant·es
En 2016, face au manque crucial de formation dans le domaine des violences faites aux femmes et aux enfants, Perrine Millet, gynécologue obstétricienne, fonde l’association un maillon manquant.
Depuis, un maillon manquant poursuit son objectif, développer des formations et des outils pratiques destinés aux professionnel·les de la santé :
- En 2017, l’association crée le Diplôme Inter Universitaire, « Prise en charge des violences faites aux femmes, vers la bientraitance », porté par Université Paris Cité et Université Grenoble Alpes. Seule formation universitaire médicale existante à ce jour, elle cible les soignant·es « du corps ». Perrine Millet apporte son appui à la coordination du DIU jusqu’en 2025, en équipe avec les référents universitaires de la formation. Puis elle confie le flambeau à la professeure Pascale Hoffmann, également responsable pédagogique avec le professeur Yves Ville.
- En 2022, un maillon manquant diffuse un kit de sensibilisation “Ouvrir la voix, ouvrir la voie” et anime des soirées de sensibilisation.
- En 2024, en lien avec la stratégie de formation de l’ANDPC, l’association propose une première formation courte « Repérage et conduite à tenir face aux violences ou suspicions de violences faites aux adultes ».
L’association loi de 1901 un maillon manquant a été labellisée par le Secrétariat d’Etat des Droits des femmes « Sexisme, c’est pas notre genre ».
Association d’intérêt général : vous recevrez un reçu fiscal pour votre don.
Les répercussions des violences faites aux femmes et aux enfants sur leur santé globale est un enjeu majeur de santé publique.
La formation des professionnel·les de santé à la prise en soin des femmes et des enfants victimes de violence est donc essentielle.
- Un enjeu de santé publique… et de formation des soignant·es
Les répercussions des violences faites aux femmes et aux enfants sur leur santé globale est un “enjeu majeur de santé publique d’ampleur épidémique” (Dre Margaret Chan, directrice de l’OMS en 2013). Les conséquences sont multiples et touchent à la santé physique, psychique, sexuelle, reproductive, ainsi qu’à la parentalité des personnes concernées, comme le souligne les ACE Studies (1998, Felitti et al.).
Les statistiques des violences et leurs répercussions médicales tout au long de la vie restent encore largement ignorées. L’ONU identifie une « pandémie occultée », particulièrement depuis la crise de la COVID-19. Par ailleurs, le débat autour des « violences obstétricales », amplement médiatisé après le rapport du Haut Conseil à l’Égalité de juin 2018, a marqué les professionnel·les de la périnatalité, révélant un besoin urgent de transformation des pratiques.
Enfin, en septembre 2025, le Grevio (Groupe d’experts sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique), regrette que « les médecins, pharmacien·nes ou infirmier·es ne bénéficient toujours pas d’une formation obligatoire sur les violences à l’égard des femmes. » (point 80, p. 29 de son premier rapport d’évaluation).
La formation des professionnel·les de santé est donc essentielle, ainsi que le dépistage systématique, conformément à plusieurs textes de référence :
- l’article 15 de la convention d‘Istanbul (2011),
- l’article 51 de la loi Egalité Hommes-Femmes (2014)
- la recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS) de 2019, formalisée dans « Repérage des femmes victimes de violence au sein du couple » .
Or 2,5% des médecins généralistes posent la question des violences à leurs patientes (enquête de la DITP pour la HAS, novembre 2022),
et 96% des femmes souhaitent que ce dépistage soit réalisé (HAS, novembre 2022).
Consciente du défi à relever, l’association un maillon manquant s’est donné pour objectif de former des professionnel·les de santé aux conséquences des violences faites aux femmes et aux enfants, à la démarche de dépistage et à la prise en soin.
- Un engagement à plusieurs niveaux
- Auprès des femmes, afin d’améliorer leur santé et leur bien être, à travers une prise en soin globale, où parcours médical et parcours de vie se croisent.
- Auprès des enfants : un maillon manquant défend la mise en place d’une prévention primaire en périnatalité, en tissant un berceau émotionnel avec une équipe bienveillante autour des femmes et/ou des couples. Il s’agit d’empêcher l’occurrence à risque des troubles de l’attachement (lien mère-bébé) et donc de casser la transmission transgénérationnelle des traumas pour éviter les vulnérabilités liées à ces troubles du lien. Ces vulnérabilités sont en effet documentées par l’OMS comme étant des facteurs de risque de devenir auteur·ice ou victime, à l’âge adulte.
- En médecine : un maillon manquant plaide pour que les institutions respectent l’article 15 de la convention d’Istanbul et l’article 51 de la loi égalité femmes-hommes en faveur de la formation des professionnel·les sur les violences. Notre association promeut l’instauration d’une formation sur les traumas psychocorporels en faculté de médecine dès le premier cycle et ce chaque année.
- Auprès de la société : un maillon manquant souhaite contribuer à la lutte contre les violences en prônant la bienveillance dans les pratiques médicales, en traquant les biais cognitifs, en faisant reconnaître les injustices systémiques liées aux genres.
- Éthique de soin et humilité
Professionnelles de la santé et formatrices, nous sommes vigilantes quant à l’éthique des soins, en sachant reconnaître nos limites. Cette posture d’humilité nous invite à faire place à l’Autre.
- Partage et transmission
Nous sommes persuadées que la pédagogie est une clé essentielle pour aborder le sujet difficile des violences et d’améliorer les pratiques médicales. Les soignant·es, pas assez outillé·es mais en première ligne, ont un rôle essentiel à jouer dans l’accompagnement des femmes et des enfants victimes de violence.
- Bienveillance et compagnonnage
Convaincues qu’à plusieurs, on va plus loin, nous souhaitons accompagner nos patient·es et nos collègues selon une approche bienveillante dans laquelle chacun·e prend soin des autres et de soi.
C’est ainsi que nous pouvons tisser une alliance thérapeutique, où chaque patient·e est expert·e de lui-même ou d’elle-même, actif·ve dans le processus de soin et engagé·e dans sa propre autonomie.
Dans cette médecine partenaire, les soignant·es travaillent en transdisciplinarité et s’épaulent, chacun·e apportant sa propre expertise. Partager et travailler en équipe est essentiel !
- Briser la méconnaissance du phénomène et donc des patient·es
Notre réponse est d’outiller les soignant·es “du corps” afin qu’elles et ils puissent accompagner les patient·es dans une prise en soin globale. Nous invitons les soignant·es à croiser le parcours médical et le parcours de vie de chaque patient·e, selon la temporalité qui est la sienne, en prenant en compte les conséquences des violences.
Celles-ci opèrent souvent en cascade : la recherche systématique de tous les antécédents est probablement la clé pour une prise en soin réussie et pour rompre le cercle trans-générationnel des violences. Car, comme l’exprime Mme Liliane Daligant, “l’histoire de la violence est une histoire de la répétition”.
“L’enjeu de santé publique des répercussions des violences se double d’un enjeu de formation auprès des soignant·es, car la méconnaissance du phénomène engendre la méconnaissance des patient·es et l’impossibilité d’une prise en soin de qualité. Un maillon manquant entend agir face au décalage entre l’intention des textes de référence et le manque institutionnel de formation.”
Perrine Millet, fondatrice d’UMM
- Des soignant·es formé·es par des soignantes
Depuis 2024, UMM dispose d’un réseau de 23 formatrices certifiées, toutes soignantes au quotidien. Ces formatrices cliniciennes assurent des formations opérationnelles, en phase avec la réalité de terrain. Nous voyons la formation comme un espace d’échange pour éclairer, lever les freins, échanger, ajuster et redonner du sens à l’exercice professionnel.
“Nous enseignons ce que nous appliquons au quotidien : les “mains dans le camboui”, nous connaissons les difficultés du repérage des violences auprès de nos patient·es et nous proposons de partager nos expériences, de pair à pair. En tant que soignantes, expertes engagées, nous souhaitons former d’autres soignant·es à un sujet central qui fait peur, grâce à un accompagnement solide et bienveillant.”
Delphine Hivernaud, sage-femme et formatrice agréée à UMM
- Prendre soin des soignant·es pour prendre soin des victimes de violence
Le système médical actuel induit diverses formes de violence vécues par de nombreux·ses professionnel·les de santé. Au-delà, aborder les questions de violences secoue en profondeur et amène à revisiter sa propre histoire de soignant·e. Aussi, nos formations sont axées sur la juste place et le bien être des soignant·es.
“Les formations proposées par UMM ont pour spécificité d’apporter des outils pratiques de prise en soin des victimes de violence, mais aussi d’insister sur l’importance de prendre soin de soi en tant que professionnel·le de la santé. C’est une condition essentielle afin de pouvoir aider et accompagner !”
Catherine Migliorelli, médecin généraliste en libéral
- Ne restez pas seul·es !
Le traumatisme vicariant, ou « traumatisme par procuration » est une réalité lorsque des soignant·es s’attèlent aux problématiques de violences. Partager, travailler en réseau, ne pas rester seul·e, c’est essentiel ! Nos formations proposent des outils pour que chaque soignant·e puisse se constituer son propre réseau et soit en capacité de demander de l’aide, en intervision ou en supervision.
“Repérer, dépister, accompagner ne peut se faire sans pré-requis. Il est indispensable de ne pas tenter de tout gérer seul·e, mais de s’appuyer sur un réseau, d’intervenir en transdisciplinarité, chacun·e dans sa discipline. C’est ainsi que le maillon manquant s’efface, chacun·e devenant un maillon de la chaîne contre les violences !”
Perrine Millet, fondatrice d’UMM
- Un Conseil d'Administration engagé
- Dre Perrine Millet, présidente
- Pre Pascale Hoffmann GO, vice présidente
- Marie Odile Massard fidèle, vice présidente ex trésorière
- Catherine Migliorelli MG, diplômée du DIU coordonné par UMM, formatrice certifiée, secrétaire
- Delphine Hivernaud SF, diplômée du DIU coordonné par UMM, formatrice certifiée, secrétaire-adjointe
- Elizabeth Opoix, gynécologue médicale trésorière adjointe rompue aux arcanes de la gestion et de l’entraide médicale
- Sabrina Touati, SF diplômée, pleinement engagée
- Alexia Martin, trésorière, ancienne assistante administrative
- Equipe interne
- Caroline Villond : coordination générale
- Olivier Cussac : administrateur web
- Chargé de communication : en cours de recrutement
- Les Formatrices certifiées pour les formations courtes
Anissa ALLEK Ostéopathe D.O
ANNE BALLON GEORG Sage femme
Berengère HOTTENGINDRE Sage femme
Carole METTAVANT Kinésithérapeute-Sexologue
Caroline CHAUVET Médecin généraliste
Catherine JAUMARD Infirmière polyvalente
Catherine MIGLIORELLI Médecin généraliste
Charlotte LALLEMAND Gyneco obstétricienne libéral
Corinne VINCENT MG addictologie
Delphine HIVERNAUD Sage femme écho
Emilie DARMON Gynécologue médicale
Florence GAILLARD Urgentiste
Laure GENEVOIS Sage femme
Laure DOREY BOURGAISEAU Kine
Lucie BOSMEAN Médecin généraliste
Lucie TEYSSIER MG urgentiste
Marie-France MEILHAUD Gyneco Obst
Mouna EL OMRI MG urgentiste
Nathalie KORNFEIN Infirmière
Raphaelle POLLET Kinésithérapeute
Sophie Le GOFF Médecin généraliste
Stéphanie HURTAULT Infirmière anesthésiste
Violaine BAELE Sage femme
“J’ai découvert dans le corps des femmes les conséquences médicales des violences subies, l’ampleur et la gravité des chiffres qui rejoignent ce que nous savons depuis #Metoo. J’ai essayé de les accompagner au mieux, mais en 2015, quand j’ai appris au cours d’un diplôme universitaire intitulé “Addiction et périnatalité” que 80%, si ce n’est 100% des personnes addictes, ont subi des antécédents de violences sexuelles, ce fut le déclic. Je ne le savais pas. Il fallait construire un corpus de connaissances manquantes.”
Perrine Millet, gynécologue obstétricienne à la retraite, fondatrice d’UMM
2016 : création de l’association loi de 1901 un maillon manquant
2017 : création du DIU Diplôme Inter-Universitaire « Prise en charge des violences faites aux femmes, vers la bientraitance »
2018 : 1ère promotion formée au DIU
2022 : diffusion du kit « Ouvrir la voix, ouvrir la voie », conçu en 2021
2024 : 1ère promotion de formatrices agréées et certifiées
2024 : création de la formation courte « Repérage et conduite à tenir face aux violences ou suspicions de violences faites aux adultes » et organisation de 3 cessions test
2024 : convention avec 2 organismes de formation, CNGE Formation et PraticoSanté
2025 : diffusion des formations courtes
2030 : objectifs de 1000 soignant·es formé·es en formation courte
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Comité de soutien
Ghada Hatem-Gantzer
Gynéco-obstétricienne, médecin cheffe de la Maison des femmes de Saint-Denis, présidente du collectif ReStart en 2021, regroupant les Maisons des femmes, structures qui soignent et accompagnent les femmes victimes de violences en France.
Roger Henrion
Professeur gynécologue obstétricien, responsable de santé publique à l’académie de médecine, auteur du rapport Henrion « Les Femmes victimes de violences conjugales, le rôle des professionnels de santé : rapport au ministre chargé de la santé », 2001.
Denis Mukwege
Gynéco-obstétricien, Prix Nobel de la Paix en 2018, membre honoris causa de l’académie de médecine, professeur dans l’équipe pédagogique du DIU « Prise en charge des violences faites aux femmes, vers la bientraitance ».
Rejoignez notre aventure !
Message d’engagement de Denis MUKWEGE, Prix Nobel de la Paix